Accueil News Non pas 34 000, ni 57 000… mais au final plus de 76 000 demandeurs d’emploi en France dans les métiers IT (Informatique-Télécoms)

Non pas 34 000, ni 57 000… mais au final plus de 76 000 demandeurs d’emploi en France dans les métiers IT (Informatique-Télécoms)

par Munci
Publié le : Mis à jour le :
Source/Auteur(s)MUNCI, 26.11.2013 | MAJ 11.12.2013
Lien à consulterDEMANDEURS D’EMPLOI INFORMATIQUE & TELECOMS SEPT. 2013 (XLS, SOURCE POLE EMPLOI)
Grâce à l’aimable collaboration de la Direction des études de Pôle-Emploi, nous avons pu obtenir (pour la 1ere fois en 10 ans) les chiffres des demandeurs d’emploi inscrits toutes catégories (ie. A à E) dans les professions IT répartis en fonction des différents métiers (codes Rome) et d’autres critères (régions, sexe, ancienneté au chômage, tranches d’âge, niveaux de formation…).

Ces chiffres inédits sont (hélas) déroutants : Pôle-Emploi dénombre, fin septembre 2013, 76 744 demandeurs d’emploi en informatique-télécoms, dont 52 273 pour la seule Cat. A !
Le véritable taux de demandeurs d’emploi dans les métiers IT se situe donc, à la fin septembre 2013, entre 8.7% (inscrits Cat. A, au sens du BIT) et 12.8% (toutes catégories), sur la base des 600 000 actifs (hors freelance) recensés dans nos métiers (source Insee).

Les métiers de la création multimédia, de la maintenance et du développement informatiques sont les plus touchés par le chômage dans nos professions.
Si l’on rajoute les autres codes Rome des métiers du numérique (mais qui englobent aussi d’autres métiers de la communication et de la publicité…), ces chiffres doivent être encore majorés de 10 000 à 30 000 demandeurs d’emploi supplémentaires.

Tôt ou tard, la vérité finit toujours par se savoir et nous espérons que le débat est enfin clos sur ce sujet brûlant… ce qui devrait également mettre un terme au mythe ODIEUX de la « pénurie d’informaticiens » en France (un mythe qui entraîne un fort préjudice moral aux nombreux chômeurs de nos professions).

A moins, bien sur, que le Syntec Numérique (et surtout son président Guy Mamou-Mani, souvent « obscurantiste » avec les chiffres de l’emploi IT…) ainsi que bon nombre d’autres organisations patronales et de personnalités de l’économie numérique, sans oublier certaines ministres de notre Gouvernement, continuent à sous-estimer sciemment ces chiffres (avec souvent le renfort de nos médias, il faut bien le dire…) en ne donnant au mieux que les chiffres mensuels des demandeurs d’emploi inscrits Cat. A des codes Rome « systèmes d’information et de communication » qui ne couvrent qu’une partie des demandeurs d’emploi de l’IT…

Analyse critique : Sous-estimation historique du chômage dans l’informatique

En juillet 2013, le MUNCI avait démontré, une première fois, que le chômage des informaticiens en France était sous-estimé depuis des années aussi bien par notre association que par la presse professionnelle du fait de la prise en compte d’une même source incomplète sur les volumes de demandeurs d’emploi dans l’informatique et les télécoms.
La Dares nous avait alors communiqué une nouvelle source adéquate indiquant les volumes de demandeurs d’emploi dans la famille professionnelle (FAP) Informatique et Télécommunications selon les niveaux de qualification (Ingénieurs & Cadres / Techniciens & Professions intermédiaires / Opérateurs et Employés) mais seulement pour les catégories A, B et C. Cf : LE CHOMAGE DES INFORMATICIENS NETTEMENT SOUS-EVALUE DEPUIS DES ANNEES !.

Or, il n’y a en réalité aucune raison d’éluder les autres catégories d’inscrits à Pôle-Emploi sinon aller dans le sens de nos gouvernements successifs et de certains lobbies économiques qui s’efforcent depuis des lustres de sous-estimer le chômage de masse en France et ailleurs dans le monde comme aux USA (…).
Ainsi, les demandeurs d’emploi de Cat.D (ceux non tenus par Pôle-Emploi de faire des actes positifs de recherche d’emploi en raison d’un stage, d’une formation, d’une maladie ou d’une CRP) sont évidemment des demandeurs d’emploi à part entière…
A lire sur ce sujet :
- Catégories de demandes d’emploi établies par Pôle Emploi
- http://www.insee.fr/fr/publications&hellip ;
Extrait :
Le fait de s’inscrire à Pôle emploi est une démarche administrative, et la situation des personnes qui s’inscrivent ne correspond pas directement aux critères statistiques définissant le chômage au sens du BIT. (…)
Toutefois, un certain nombre de travaux ont montré que les deux populations ne se recouvrent qu’imparfaitement : environ un cinquième des chômeurs au sens du BIT déclarent à l’enquête Emploi qu’ils ne sont pas inscrits à Pôle emploi, et les quatre cinquièmes restant sont très majoritairement mais pas systématiquement inscrits en catégorie A.

Traduction : le nombre réel de chômeurs est en réalité encore supérieur d’environ 20% à celui des demandeurs d’emploi !

Métiers impactés : Focus sur la création multimédia et le développement informatique

Nous avons donc demandé et obtenu de la Direction des Statistiques, des Études et de l’Évaluation de Pôle Emploi un tableau extrêmement intéressant (lien ci-dessus) sur les volumes de demandeurs d’emploi pour l’ensemble des catégories d’inscrits et selon les différents codes Rome des métiers du numérique mais aussi selon d’autres critères tels que la région, le sexe, les tranches d’âge, l’ancienneté d’inscription, les niveaux de formation…
(seules les cellules de calcul surlignées en jaune ont été rajoutées par le MUNCI)

Les journalistes soucieux de vérifier les sources peuvent s’adresser à la Direction de la Communication de Pôle-Emploi (contact) en demandant l’extraction fournie au MUNCI par Mme Corinne TEVAR (adjointe au Directeur de la Direction de la Stratégie et des Relations Extérieures).

Cette extraction nous sera communiquée normalement tous les trois mois afin de suivre l’évolution de notre marché du travail, le MUNCI la publiera sur son site (article) et la communiquera à son tour à différents syndicats et organismes, parmi lesquels l’Observatoire du Numérique (auxquels nous collaborons au sein de la Commission Emploi, Formation et RSE), le Comité Stratégique de Filière Numérique (national + régional IDF)…etc

Voici les principaux enseignements de ce tableau :

- Pôle-Emploi dénombre, fin septembre 2013, 76 744 demandeurs d’emploi (inscrits toutes catégories) dans les huit codes Rome de l’informatique et des télécoms (« métiers IT »), dont 52 273 pour la seule Cat.A.
Il s’agit des codes Rome suivants : I1401 Maintenance informatique et bureautique (*), M1801 Administration de systèmes d’information, M1802 Conseil et maîtrise d’ouvrage en systèmes d’information, M1803 Direction des systèmes d’information, M1804 Études et développement de réseaux de télécom, M1805 Études et développement informatique , M1806 Expertise et support technique en systèmes d’information et M1810 Production et exploitation de systèmes d’information
Les codes Rome des métiers du numérique sont décrits dans notre article :
Codes Rome des métiers du numérique (informatique-télécoms, web-multimédia).

(*) Précision : la famille (code Rome) I1401 Maintenance informatique et bureautique se divise de la façon suivante : ¾ des métiers relèvent de l’informatique, ¼ de la bureautique. On peut donc en déduire que « seuls » les ¾ des demandeurs d’emploi (qui sont essentiellement de niveau technicien supérieur) affectés à ce code Rome relèvent de l’informatique, ce qui diminue théoriquement de quelques milliers le nombre réel de demandeurs d’emploi IT…

Par conséquent, le véritable taux de demandeurs d’emploi dans les métiers IT se situe au mois de septembre 2013 entre 8.7% (inscrits Cat. A, au sens du BIT) et 12.8% (inscrits toutes catégories), sur une base Insee d’environ 600 000 informaticiens salariés et demandeurs d’emploi (actifs hors freelance).

A noter que le taux de 7% communiqué par la Dares dans le tableau trimestriel des tensions sur le marché du travail (page 7) et repris par le cabinet Bipe pour le compte du Syntec Numérique est quant à lui le taux de chômage MOYEN (cat. A, au sens du BIT) sur L’ANNEE 2012.

- Il existe quatre autres codes Rome qui concernent également les métiers du numérique (cf. article ci-dessus) et plus précisément les métiers du web et du multimédia, ce sont les codes Rome suivants : E1101 Animation de site multimédia, E1104 Conception de contenus multimédias, E1205 Réalisation de contenus multimédias et E1402 Élaboration de plan média.
Malheureusement, à la différence des huit codes Rome précédents, ces quatre codes Rome englobent aussi d’autres métiers sans lien avec le numérique (ie. certains métiers de la communication et de la publicité), si bien qu’il est impossible hélas de connaître avec précision le nombre de ces demandeurs d’emploi recherchant spécifiquement un emploi dans les métiers du web/multimédia.
Au vu de la répartition des métiers dans ces quatre codes Rome, on peut estimer toutefois (de façon assez arbitraire…) que la moitié environ de ces demandeurs d’emploi relèvent des métiers du numérique.

Au final, on peut donc affirmer, en toute certitude, que le nombre exact de demandeurs d’emploi dans les métiers du numérique est compris, fin septembre 2013, entre 76 000 et 111 000 demandeurs d’emploi inscrits toutes catégories.

- Répartition par métiers :
Les métiers les plus touchés par le chômage dans nos professions sont :
1. La réalisation de contenus multimédias (code Rome E1205) avec 26 821 demandeurs d’emploi
2. La maintenance informatique et bureautique (code Rome I1401) avec 26 311 demandeurs d’emploi et 34,3% des demandeurs d’emploi des métiers IT
3. Les études et de le développement informatique (code Rome M1805) avec 20 843 demandeurs d’emploi et 27,2% des demandeurs d’emploi des métiers IT

On constate donc que parmi ces domaines figurent d’une part les métiers de la création numérique et d’autre part les métiers du développement (ce qui n’est pas tellement une surprise : à lire)… qui sont pourtant sans cesse considérés comme étant les plus « pénuriques » par de nombreux dirigeants de tout poil, tels que ceux des SSII, des éditeurs et des start-ups (Syntec numérique, Afdel, France Digitale…), mais aussi par ces hautes-représentantes de la « gauche patronale » au pouvoir que sont la très « crédule et jacobine » Fleur Pellerin (Min. des PME et de l’Eco.numérique, pour qui « il manque 60 000 développeurs en France« …), la « déloyale » Nicole Bricq (Min. du Commerce extérieur, pour qui « la France manque d’ingénieurs et techniciens en nouvelles technologies« ) et surtout la « dangereuse » Geneviève Fioraso (Min. de l’Enseignement supérieur, qui répète régulièrement « qu’il manque chaque année 7000 informaticiens en France« ) ou encore des personnalités « décalées » du monde numérique et au-delà comme Gilles Babinet, Jacques Froissant, Xavier Niel, Françoise Gri, Nicolas Sadirac et certains dirigeants du Groupe Ionis…etc
Lire à ce sujet notre dossier sur la « face du marché du travail informatique » : http://munci.org/emploi-informatique.pdf

- Répartition géographique :
Les régions les plus concernées par le chômage des informaticiens sont logiquement celles qui comptent aussi le plus grand nombre d’emplois dans le secteur : l’Ile de France (32% des inscrits VS plus de 55% des emplois IT de France), Rhône-Alpes (8,6% des inscrits VS environ 9% emplois IT de France), Paca (7,3% des inscrits VS environ 5.5% des emplois IT de France)…
(source comparative)

- Répartition par tranches d’âge :
. Près de 13% des demandeurs d’emploi IT sont âgés de moins de 25 ans
. Près de 15% des demandeurs d’emploi IT sont âgés de 50 ans et plus, un pourcentage équivalent à celui de la même tranche d’âge dans la répartition des effectifs salariés de nos professions.
Ceci nous montre qu’il y a davantage de demandeurs d’emploi « seniors » dans nos métiers que de jeunes demandeurs d’emploi et que par conséquent, face au jeunisme ambiant, il devrait donc y avoir au moins autant d’effort en faveur de la (ré)insertion professionnelle des premiers que de celle des seconds…

- Répartition par tranches d’ancienneté :
Plus d’un demandeur d’emploi IT sur trois (précisément 37,5% du total) est un demandeur d’emploi de longue durée (inscription à Pôle-Emploi supérieure à 1 an).
Ce pourcentage est comparable à celui de l’ensemble des demandeurs d’emploi tous métiers confondus.

- Répartition par niveaux de formation :
. 39% des demandeurs d’emploi IT ont les niveaux de formation les plus élevés, à savoir les niveaux I ou II (IC : cadres, ingénieurs, docteurs…), ce qui nuance une autre statistique selon laquelle le taux de demandeurs d’emploi des Ingénieurs & Cadres de l’IT est compris entre 4 et 5% seulement en 2012.
. 29% d’entre eux sont de niveau III (ETAM : techniciens supérieurs, agents de maitrise…)
. 32% ont un niveau inférieur à bac+2 (IV, V, VI…)

PS : Revue de presse :


- http://www.channelnews.fr/expertise…
- http://pro.01net.com/editorial/6088…
- http://www.zdnet.fr/actualites/pas-…
- http://www.zdnet.fr/actualites/chif…
- http://www.linformaticien.com/actua…
- http://www.silicon.fr/numerique-tau…
- http://www.silicon.fr/emploi-record…
- http://www.lemagit.fr/actualites/22…
- http://www.itespresso.fr/syntec-num…

MAJ 11.12.2013 :


Suite à nos deux articles récents sur le chômage des informaticiens (le présent article et celui de juillet 2013) venant rectifier le nombre réel des demandeurs d’emploi dans nos professions après que ceux-ci aient été sous-estimés pendant des années (…), le MUNCI est heureux de constater que les principaux titres de la presse professionnelle ont fait preuve de professionnalisme à cette occasion en publiant à leur tour les chiffres rectifiés.
Seuls quelques sites importants, comme le Journal du Net (cf. http://www.journaldunet.com/solutio…) et Cadremploi (cf. http://www.cadremploi.fr/editorial/… et http://www.cadremploi.fr/editorial/…), continuent à transmettre uniquement les chiffres mensuels de la seule catégorie « Systèmes d’information et de communication » (chiffres incomplets, donc, puisqu’ils ne comptabilisent pas la totalité des demandeurs d’emploi de l’IT )…

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